L'Hydrolienne, l’énergie de demain viendra
en partie de la mer.
Du 28/03/2008
L’énergie de demain
viendra en partie de la mer.
En Bretagne, l’énergie de demain viendra en
partie de la mer. Le premier prototype d’une hydrolienne sous-marine
pour la production d’électricité à partir
des courants marins va être immergée en France lundi à
Bénodet (29).
« Après avoir manqué il y a 20 ans
la création d’une filière industrielle de l’éolien,
la France ne doit pas rater celle des hydroliennes ». C’est
avec cette certitude que Jean-François Daviau, un ancien cadre
financier de l’Institut français des pétroles, et
Hervé Majastre, docteur en électrochimie, ont créé
en 2000 à Quimper, le cabinet HydroHélix Energies pour
la construction d’une hydrolienne. « Si on avait su qu’il
nous faudrait huit ans, nous ne nous serions sans doute pas lancés
dans l’aventure », commente Jean-François Daviau,
alors que leur hydrolienne baptisée Sabella D03, du nom d’un
ver marin, est inaugurée ce matin dans la petite station balnéaire
finistérienne.
Le temps joue contre le cargo. Les forts coefficients de
marée du début de semaine baissent progressivement, et
si aucune tentative ne débloque l’Artemis, il faudra attendre
le 7 avril date du prochain grand coefficient.Atlantique.
« Une dizaine de concepts dans le monde »
HydroHélix aura dû en effet se battre contre
des moulins à vent malgré le soutien de l’Ademe
(Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) pour
faire reconnaître la pertinence de la production d’énergie
à partir des courants marins pour diversifier la fourniture d’électricité
dans un contexte de développement durable, de libération
du marché de l’électricité, de flambée
des prix du pétrole, et de respect du protocole de Kyoto, tandis
que les financements publics s’engouffrent dans le nucléaire
EPR. En 2004, ils sont cependant parvenus à fédérer
les énergies autour d’un consortium comprenant les entreprises
Sofresid Engineering, Dourmap et le cabinet In Vivo Environnement installés
dans le Finistère. Puis l’année suivante à
être labellisés dans le pôle de compétitivité
Mer Bretagne. Cette reconnaissance ne leur permettra cependant pas,
faute de financements suffisants, de lancer Marénergie, le projet
de cinq hydroliennes pour une puissance d’un mégawatt.
« Il existe actuellement une dizaine de concepts dans le monde.
Les Anglais sont très en avance sur nous, plusieurs machines
sont immergées, en cours de test. Dans les années 90,
le gouvernement Blair a mis 140 millions d’euros sur la table
pour la recherche, dans la perspective de la reconversion de son offshore
pétrolier en fin de vie », commente Jean-François
Daviau. Ainsi, le Pelamis, sorte de serpent de mer utilisant la houle,
est en phase de commercialisation. Des Anglais rejoints par EDF par
le biais de sa filiale MCT.
Des machines trois fois plus grandes
Sabella D03, construite par DCNS Brest et ENAG Quimper pour
la génératrice électrique, n’a pas vocation
à produire de l’énergie. Il servira de premier test
concret. « Nous n’attendons pas vraiment de surprises »
dit Jean-François Daviau, « notre vrai challenge sera de
faire Marénergie », cinq machines trois fois plus grandes,
avant l’industrialisation. Pour cela, le consortium travaille
actuellement à la constitution d’une nouvelle société.
Marénergie nécessite en effet une première levée
de fonds de cinq millions d’euros. Le baptême aujourd’hui
de Sabella D03, par Jacqueline Tabarly en présence de Jean-Yves
Le Drian, président de la Région, sera aussi l’occasion
de rencontrer des énergéticiens et des fonds d’investissements
français.
Source : Le Télégramme
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